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Leçons de programmation : la collecte de déchets

Dans notre série « immersion », nous avions suivi notre sapeur-pompier Martin dans son quotidien au travail et à la médiathèque un jour de repos. Aujourd’hui, nous nous mettons dans la peau d’un agent de collecte de déchets à La Baule. A travers ce récit fictif, cet article met en lumière les problématiques rencontrées par les agents de la Direction de Prévention et Gestion des Déchets (DPGD) de CAP Atlantique (Communauté d’Agglomération de la Presqu’île de Guérande Atlantique), pour qui Florès réalise en ce moment une étude de programmation. Comprendre les problématiques actuelles liées aux locaux/au bâti/au site, permet à Florès de réfléchir à une fonctionnalité et un dimensionnement d’espaces plus pertinents pour un futur projet. Ceci, afin de faciliter les activités et améliorer le confort du personnel.

Une journée type de Franck

Franck est éboueur, ou agent de collecte de déchets, à La Baule-Escoublac, une des deux régies du territoire de la DPGD de CAP Atlantique.  La Baule étant une des villes les plus importantes du territoire, le secteur de collecte en « porte à porte » de Franck se limite à cette commune. De leur côté, ses collègues de la seconde régie interviennent plus largement sur 6 communes du Nord du territoire.

Nous sommes le 14 juillet. En haute saison ( = saison touristique estivale de juin à septembre), Franck et ses collègues travaillent 7j/7, y compris les jours fériés !

4h30 – arrivée sur place

Franck arrive tôt, avant l’arrivée de tous ses collègues. C’est son astuce pour avoir de la place sur le parking dédié aux véhicules personnels des agents, et pour pouvoir se changer dans les vestiaires. Ces derniers sont en effet trop encombrés pour la vingtaine d’agents présents en simultané. Notamment en cette période estivale, du fait de la présence de nombreux saisonniers supplémentaires pour pallier à l’augmentation des besoins de collecte de déchets.  

Les casiers débordent ! Ils sont insuffisants pour accueillir la tenue de travail de travail de Franck (il réutilise celle de la veille) + ses dotations (stocks de vêtements toutes saisons et chaussures propres) + ses vêtements civils avec lesquels il est venu.

Franck a peu de collègues femmes, mais leurs effectifs sont en augmentation. Elles sont bien intégrées dans l’équipe. Dans les locaux actuels contraints, elles doivent se changer dans un ancien local ménage trop étroit et peu chauffé… Il n’aimerait pas être à leur place !

5h15 – réunion d’équipe

Tous les agents et leurs encadrants se réunissent en salle réunion pour un point journalier, sur paperboard faute de vidéoprojecteur / tableau. La salle étant elle aussi trop petite, Franck assiste à la réunion debout.

L’affichage sur tous les murs de la salle permet de visualiser sur plan son trajet/sa boucle de collecte, son planning et des infos règlementaires. Mais l’espace d’affichage devient vite surchargé !

L’encadrant de Franck travail à cheval sur les deux régies (navette de 30min pour relier les 2 régies), en essayant d’être présent au quotidien pour chaque équipe de collecte en « porte à porte ».

La personne en charge des plannings, l’assistante de direction du service et le responsable du service ne viennent que ponctuellement auprès de l’équipe de La Baule (quelques fois par semaine). En effet, leurs bureaux sont eux aussi implantés sur l’autre régie.

5h30 – démarrage de la collecte 

Franck récupère une tablette GPS + un téléphone qui étaient en train de charger. Il rejoint ensuite un des 8 camions bennes stationnés en extérieur. Il travaillera en binôme avec un autre chauffeur/ripeur.

Les flux sont compliqués pour la manœuvre de la benne et pour sortir du site. Le binôme réalise le ramassage des déchets ménagers et recyclables auprès des usagers, selon un circuit précis.

8h – milieu de collecte

Une pause en cours de collecte s’impose ! Franck retrouve tous ses collègues en même temps en salle de réunion. Celle-ci fait aussi office de salle de pause / collation. Ce qui soulève donc quelques conflits d’usage, et il y a toujours manque toujours de places assises. Ces instants d’échanges conviviaux sont cependant très appréciés par l’équipe.

Franck est à l’étroit dans la kitchenette et doit attendre longtemps son tour pour utiliser le micro-ondes. Il est obligé de prendre sa cigarette et son café sous la pluie : il n’y a pas d’espace extérieur couvert.

11h30 – Fin de collecte

Selon la charge des camions bennes, Franck réalise 1 ou 2 passages chaque jour à la station de transfert (à minima en fin de boucle), pour vider les déchets ramassés. Les déchets sont triés / compactés à la station de transfert. Puis ils sont acheminés en plus gros volumes vers le centre d’enfouissement.

Franck rejoint ensuite la seconde régie située à 30 min au Nord de La Baule, pour utiliser la station de lavage pour le nettoyage à l’eau des camions bennes en fin de service.

12h30 – Fin de journée 

Franck est de retour au local. Il aura fait de la route aujourd’hui ! Il prend une douche sur place et se change. A cause de la pluie, sa tenue de travail est mouillée… Il manque des armoires séchantes pour ses bottes et sa veste. Il met le reste de ses affaires dans le panier de linge sale commun : un prestataire s’occupe de la blanchisserie car les tenues sont particulières.

Pour fêter l’anniversaire d’un de ses collègues, Franck prend son repas sur place exceptionnellement, avant de rentrer chez lui.  Il a l’espoir que d’ici quelques années, ses conditions de travail évoluent.

Quid de la programmation dans tout ça ?

La Régie Sud de La Baule où travaille le personnage fictif de Franck, est aujourd’hui implantée sur une parcelle propriété de la commune (et non de CAP Atlantique), qui souhaite libérer ce site à horizon 2027. CAP Atlantique doit donc anticiper la délocalisation de cette Régie Sud.

Ce contexte est l’opportunité pour CAP Atlantique, accompagné par Florès, de réfléchir au regroupement des services de la DPGD. Ce rapprochement permettrait de :

  • renforcer le sentiment d’appartenance de tous les agents à la DPGD
  • améliorer leurs conditions de travail via de nouveaux locaux :
    • locaux sociaux (vestiaires, sanitaires, salles de pause ..) conviviaux et pratiques
    • flux intérieurs / extérieurs facilités
    • aires de stationnement (véhicules légers / poids lourds) suffisamment dimensionnées
    • etc…
  • mutualiser les moyens matériels

Après une phase de concertation auprès de certains agents et de synthèse des besoins, Florès va désormais étudier la faisabilité du regroupement des services de la DPGD : regroupement à quelle échelle? selon quel phasage ? sur quel site ? pour quelle enveloppe financière ?

M.R.