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Leçons de programmation : immersion dans la vie de Martin, sapeur-pompier

Leçons de programmation : immersion dans la vie de Martin, sapeur-pompier

Afin de mieux comprendre les habitudes et appréhender au plus juste les gestes et déplacements lors d’une intervention, nous nous sommes plongés dans le quotidien de Martin, sapeur-pompier. Une telle immersion nous permet de tirer des constats et ainsi de répondre au plus près aux besoins d’une caserne avec la programmation architecturale.

L’alerte

Au Centre d’Incendie et de Secours de Tartempion-sur-Isère, c’est le branle-bas de combat : l’alerte a été lancée par le stationnaire, un feu commence à se propager tout près d’ici. Il faut agir, et vite !

Martin est réveillé par l’alerte qui sonne dans sa chambre. Ni une ni deux, il sort de son lit et se dirige vers le couloir. Il aurait aimé faire comme dans les films et descendre rapidement à l’étage du dessous en s’agrippant à la perche de feu mais malheureusement à la caserne de … il n’y a que des escaliers. Pas très rapide tout cela !

Arrivé dans les vestiaires, c’est l’effervescence. Tous les sapeurs-pompiers de garde sont là et essaient de faire au plus vite, ça se bouscule dans tous les sens. Quelques minutes plus tard, ce sont les sapeurs-pompiers volontaires, appelés à la rescousse, qui arrivent. Depuis quelques années, le taux de sollicitation de la caserne n’arrête pas d’augmenter et il y a souvent besoin de plus des sapeurs-pompiers volontaires. Les vestiaires n’ont pas été dimensionnés pour et Martin ne sait plus où donner la tête.

Son collègue Yves se dirige vers le standard, c’est lui le conducteur du premier véhicule. Il doit donc récupérer le plan du lieu d’intervention avant de rejoindre son équipe. Mais le standard est éloigné des vestiaires, Yves a peur d’être en retard.

De son côté, Martin essaie de faire au plus vite car il sait que chaque seconde compte lors d’un incendie. Une fois changé, il court vers la remise, ce qui prend un peu de temps car la caserne de Tartempion-sur-Isère ? n’a pas été bien pensée : les vestiaires sont éloignés du standard mais aussi de la remise !

Martin aide ses collègues à charger le véhicule, il ne faut rien oublier : radios, matériel commun, matériel spécialisé, etc. C’est alors qu’il se rend compte que son casque est trop petit : zut il a pris celui de sa collègue Mélanie, qui vient d’être engagée à la caserne. A l’époque de la construction de la caserne, il n’y avait pas de femmes sapeurs-pompiers donc il n’y a pas de vestiaires féminins. Décidément, ces vestiaires donnent du fil à retordre à Martin !

Il se dépêche d’y retourner. Malheureusement il doit passer par une porte va-et-vient qui ne possède pas d’œil de bœuf et ne voit donc pas Yves qui accourt dans l’autre sens. Un pompier avec un œil au beurre noir, c’est aussi efficace ?

Finalement tout est bien qui finit bien, l’équipe parvient à partir rapidement et le feu est éteint, ouf !

Repos bien mérité

Au retour d’intervention, la logistique est encore un peu compliquée. Martin doit procéder au nettoyage et au réarmement du véhicule mais les locaux de stockage sont au sous-sol, loin de la remise. Encore des allers-retours pour le sapeur-pompier…

Une fois le réarmement effectué, il peut enfin aller se changer dans le vestiaire. Mais Martin, qui porte sa tenue de feu, est embêté : il salit tout sur son passage. L’espace de « décrottage » qui permet de retirer sa tenue et procéder à un premier lavage est mal positionné, il aurait dû être placé à la sortie voire même dans la remise !

C’est bon, Martin est lavé et changé… et s’il allait se détendre un peu ? Pour quoi va-t-il opter ? Salle TV, détente au foyer avec les collègues, activité sportive ? La salle TV est au sous-sol dans un local sombre non ventilé, rien qu’à cette idée Martin est déjà démotivé. Alors, le foyer ? Oui, mais le foyer est trop petit, les collègues l’occupent déjà bien assez. Eh bien alors une activité sportive ? Malheureusement, pas de gymnase ou de city-stade ici. Mais pas de panique, il y a bien une grande salle de musculation… au sous-sol !

Tout penaud, il décide alors de retourner dans sa chambre. Sur le chemin, il se maudit d’avoir oublié son pull dans les vestiaires, le contraignant à faire de nouveau un long détour. Parfois il y a des jours avec, et des jours sans….

« Mais qui a donc pu faire la programmation architecturale de cette caserne ?! », se demande Martin avant de s’endormir.

Leçons de programmation

Ce n’est pas Florès en tout cas ! Car chez Florès, nous savons que :

  • La gestion des flux est primordiale dans une caserne : les départs en intervention se font dans l’urgence, il n’y a pas de temps à perdre. Des trajets courts sont nécessaires entre les lieux de vie, les bureaux et les vestiaires et surtout entre les vestiaires et la remise. Les locaux de stockage doivent également être très proches de la remise et certains même directement dans la remise derrière les véhicules afin de faciliter le réarmement.
  • Pour permettre des flux rapides, il faut supprimer les portes lorsqu’elles ne sont pas nécessaires. Dans le cas contraire, il faut penser à un sens d’ouverture toujours en direction de la remise et prévoir un œil de bœuf pour les portes va-et-vient.
  • Il faut anticiper les évolutions des casernes: taux de sollicitation, part féminine des sapeurs-pompiers et modernisation des équipements. Cela implique de bien dimensionner les locaux, notamment les chambres et les vestiaires qui doivent pouvoir être suffisamment grands et modulables afin d’accueillir les femmes sapeurs-pompiers. La remise doit également être bien pensée, les équipements sont en pleine modernisation et risquent de changer dans les prochaines années (encombrement de plus en plus important).
  • L’hygiène est également très importante. Au retour de leurs interventions, les sapeurs-pompiers portent des tenues qui peuvent avoir été salies. Les vestiaires doivent rester des locaux propres, il est donc nécessaire d’avoir un espace de premier « décrottage » avant d’y entrer. Idéalement, cet espace est situé dans ou en sortie de la remise. Une fois ce premier décrottage effectué, il suffit de prévoir une buanderie pour les vêtements sales et les sapeurs-pompiers peuvent ensuite se laver et se changer dans les vestiaires.
  • Une caserne est un lieu de travail mais également un lieu de vie. Les sapeurs-pompiers peuvent être de garde pendant 12 ou 24 heures d’affilée. La caserne doit donc être agréable et prévoir des espaces de détente pour ses habitants : foyer, salle TV, grand réfectoire, cuisine… et pourquoi pas une terrasse avec un terrain de pétanque ?!
  • Le sport pour les sapeurs-pompiers est un loisir mais cela fait aussi partie de leur devoir. Alors qui dit caserne dit infrastructures sportives de qualité.

A retenir

Ce que Martin retient de cette dure journée ?

  • Optimiser les flux externes et internes à la caserne est un gage d’efficacité et de qualité
  • Anticiper les évolutions des effectifs et de la modernisation des équipements amènera à moins de travaux de réaménagement à effectuer plus tard
  • Améliorer le confort de vie à la caserne permet d’être dans de bonnes conditions opérationnelles et améliore donc la qualité et la rapidité des services proposés.

S.B.