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Une architecture respectueuse des oiseaux, c’est possible ?

En mai 2021, l’Office Français de la Biodiversité et la Ligue pour la Protection des oiseaux (LPO) ont publié les conclusions d’un programme de suivi des oiseaux communs sur trente ans. Le bilan est alarmant : les populations des milieux agricoles ont chuté de 29.5%, tandis que celles des milieux urbains ont diminué de 27.6%. Près d’un tiers  !  Les causes de ce désastre écologique sont multiples : pesticides, braconnage, diminution de la population d’insectes, etc. Mais, nos villes ne sont pas en reste. Alors, une architecture respectueuse des oiseaux est-elle possible ?

Les surfaces vitrées : un ennemi invisible 

Dans nos villes, le verre est un fléau omniprésent pour les oiseaux  : ces derniers ont l’impression de pouvoir passer à travers ou, sont trompés par la réflexion de l’environnement. En conséquence, l’Association pour la Protection des Animaux Sauvage (ASPAS) estime que des centaines de milliers d’oiseaux meurent chaque année en France après avoir heurté une vitre. Soit, au moins un oiseau mort par bâtiment par an. Les victimes peuvent être des oiseaux communs, tout autant que des espèces protégées. Ceux qui ne sont pas tués sur le coup présentent – pour la plupart – des lésions internes qui s’aggravent quelques temps plus tard. 

Moins de collisions avec une réflexion architecturale plus poussée

Cependant, les collisions ne sont pas une fatalité : les dégâts peuvent diminuer avec une réflexion architecturale plus poussée. L’association a publié un guide indiquant diverses mesures pour limiter les risques. Pour les projets neufs, au lieu de choisir des parois transparentes donnant l’impression d’un passage, ou des vitres « miroirs », les pistes suivantes sont à explorer :  

  • Implantation des ouvertures vitrées en retrait de la façade et non dans sa continuité. 
  • Surfaces vitrées inclinées et non verticales. 
  • Verre opaque, nervuré, cannelé, dépoli, etc. 

Pour l’existant, la pose d’un marquage contrastant (bandes verticales) ou de silhouettes anticollisions (et autres autocollants) sont des mesures très efficaces, de même que la pose de stores intérieurs.  

Des cavités prisons dans nos espaces publics 

Les multiples orifices, interstices et cavités que l’on retrouve dans nos bâtiments et nos aménagements extérieurs peuvent être un abri salutaire pour les oiseaux ou autres petits animaux, tout comme un piège mortel. En inspectant une cavité pour y construire leur nid ou s’y réfugier, les oiseaux rentrant dans tes tuyaux ou autres cavités verticales étroites ne peuvent déployer leurs ailes pour en sortir et meurent piégés.  

Les cavités les plus courantes sont les poteaux téléphoniques en métal, non bouchés à la cime. Dans nos villes, les pièges qu’on peut observer sont les poteaux de signalisation routière ou de panneaux publicitaires non bouchés à la cime, les regards du réseau d’assainissement, les gouttières ou les cheminées. Sur nos chantiers, ce sont les plots de circulation ou les zones de stockage de parpaings.  

Les solutions à ce problème sont très accessibles.

Les cavités existantes doivent être bouchées de manière durable, avec du ciment, du grillage, de la terre ou de la paille. Lors de la conception des espaces extérieures, une réflexion doit être menée pour s’assurer qu’aucune cavité dangereuse n’est présente. Au lieu de poteaux ouverts à la cime, il est possible de fabriquer des poteaux obturés ou de les équiper de caches ! 

La biodiversité peut être fortement impactée par des actions ou des éléments de notre environnement qui nous semblent bénins. Pourtant, en gardant à l’esprit les risques potentiels pour les oiseaux et autres petits animaux, nous pouvons éviter qu’ils soient victimes de notre architecture. 

A.D.L.