Aujourd’hui on vous parle des maisons de l’alimentation durable et maisons solidaires de l’alimentation, véritables tiers lieux nourriciers.
L’alimentation : une préoccupation grandissante…
Constatant à la fois « une insécurité alimentaire croissante » et le fait que beaucoup d’agriculteurs nourriciers « ne s’en sortent pas », des collectivités ont fait le choix de porter l’accès à une alimentation durable, au même niveau que l’accès aux soins et à la prévention en matière de santé.
De nouveaux espaces en lien avec l’alimentation se développent ainsi depuis une dizaine d’années. Ce, sous différentes formes : maisons de l’alimentation durable, maison engagée et solidaire de l’alimentation , équipements associatifs portés par les municipalités,… Mais également des tiers-lieux, portés par des initiatives collectives locales privées ou associatives. Nous présentions d’ailleurs quelques formes de tiers-lieu dans un précédent article.
Maison de l’alimentation durable, késako ?
Les maisons de l’alimentation durable s’inscrivent dans une dynamique de tiers-lieux. C’est-à-dire dans une perspective de rencontres, de partages, d’éducation populaire et de transformation sociale. Elles ont comme objectifs communs :
- La justice sociale et la démocratie alimentaire
- L’action collective, la participation, le développement social, l’éducation populaire
- L’accompagnement social et l’insertion professionnelle via / vers des activités durables et de partage
- Le développement de systèmes alimentaires territoriaux et durables
Il s’agit bien souvent d’un équipement de quartier qui permet aux habitants de s’impliquer, pour avoir accès à une alimentation sûre et durable, à prix accessible, et faire évoluer leurs pratiques d’approvisionnement et de consommation au bénéfice de la santé, de l‘environnement, de la production et de l’économie locale, de la démocratie et de la transition écologique et sociale des territoires.
Quel est le rôle du programmiste dans tout ça ?
C’est dans ce cadre que Florès a été missionné pour réaliser le programme d’une maison de l’alimentation durable et de l’écologie populaire (MADE). Ce, au sein d’une ancienne ferme à réhabiliter au cœur de la ville de Grande-Synthe. Il s’agit de dimensionner et d’évaluer les travaux à réaliser pour que le bâtiment puisse accueillir, dans de bonnes conditions et de manière respectueuse de l’environnement :
- Un restaurant solidaire avec une cuisine partagée semi-professionnelle (respectant la marche en avant) et un grand espace pour prendre les repas cuisinés ensemble
- Une épicerie solidaire et collaborative, tenue par des bénévoles
- Un marché de producteurs locaux
- Un espace de stockage pour l’association Repair-Café qui lutte contre l’obsolescence programmée et favorise le réemploi
- Un espace de type « tiers-lieu » permettant d’accueillir des ateliers low tech du Repair café (ateliers de réparation de petit électroménager). Mais aussi des ateliers pédagogiques autour des produits alimentaires, et également du « fait-main », des conférences, débats… Cet espace doit aussi être un espace convivial de rencontre, d’informations et d’échanges, accessibles à tous les habitants.
- Et enfin, un grand jardin d’application, une serre, une banque de semence, un espace ventilé pour sécher les herbes, un four à pain, et surtout une terrasse pour accueillir des repas et des moments festifs !
Un lieu fédérateur de lien social
La complexité de ce type de programme réside dans la multiplicité de ses espaces et de ses usagers (habitants, associations, professionnels, services publics). Il ne s’agit pas de juxtaposer des locaux côte à côte, mais d’en faire un véritable lieu de vie fédérateur à l’échelle du quartier et de la ville. Il doit à la fois offrir des espaces techniques et fonctionnels, et permettre une libre appropriation. De notre côté nous sommes prêts à relever le défi et avons hâte de voir le résultat à la MADE de Grande Synthe !
L.V.