Dans un monde du travail en perpétuelle évolution, la polyactivité professionnelle se développe comme une alternative au traditionnel travail dit « monoactif ». Examinons de plus près ce phénomène et ses implications.
La polyactivité, qu’est-ce que c’est ?
La polyactivité se définit comme la pratique de plusieurs activités professionnelles cumulées. Elle couvre différentes situations :
- Le multi-salariat, c’est-à-dire le cumul de plusieurs emplois salariés
- Le cumul d’un emploi salarié et d’une activité indépendante
- Le cumul de plusieurs activités indépendantes
Si elle peut être subie – lorsqu’une personne est obligée d’avoir plusieurs emplois pour s’en sortir financièrement par exemple – la polyactivité peut également être choisie !
Une réponse à un crise du travail ?
Aujourd’hui, de plus en plus de personnes s’interrogent sur leur travail. Elles cherchent à donner un sens plus profond à ce dernier. Ce, souvent en s’engageant dans des activités liées à la durabilité et à l’écologie. L’objectif est d’offrir un équilibre entre un travail intellectuel et un travail manuel, tout en contribuant positivement à l’environnement. Dans ce cas, la polyactivité peut permettre aux individus d’élargir leurs horizons et d’adapter leur vie professionnelle à leurs besoins et aspirations. Cela, tout en offrant des opportunités d’apprentissage et de développement.
Travailler dans différents domaines permet aussi de développer une gamme de compétences variée. Cette diversification des compétences peut enrichir une expérience professionnelle, ou ouvrir de nouvelles opportunités et favoriser les transitions douces.
De la même manière, la polyactivité peut permettre de conserver une source de revenus stable lorsque l’on souhaite se lancer dans certaines activités moins rémunératrices. Dans un contexte économique incertain, cela peut offrir une plus grande sécurité financière !
L’exemple du temps partiel agricole
Flores a récemment pu rencontrer les Slasheurs Cueilleurs, une jeune association qui œuvre pour permettre et développer le temps partiel agricole. Partant du constat qu’il faudrait bien plus d’actifs dans le monde agricole, notamment pour permettre une réelle transition agroécologique, et que les candidats dans les exploitations se font rares, l’association accompagnent des personnes qui souhaitent se lancer dans l’aventure d’une double activité.
Mais toutes les combinaisons d’activités ne sont pas compatibles. Il faut dans un premier temps s’assurer de ses possibilités en termes de temps partiel. En effet, certaines activités comme le maraichage, la floriculture ou la culture de plante aromatique peuvent être lissées tout au long de l’année et ainsi se combiner avec une semaine de 4 jours ou un emploi à mi-temps. A contrario, d’autres activités nécessitent une présence tous les jours, et demandent ainsi une grande flexibilité d’organisation.
Les défis de la polyactivité
La polyactivité professionnelle peut offrir de nombreux avantages de diversification du travail mais elle n’est pas sans défis. La gestion du temps peut être complexe, surtout lorsque plusieurs activités demandent des niveaux d’engagement élevés. Cela peut aussi entraîner de la fatigue et du stress, si les charges de travail ne sont pas bien équilibrées.
Elle nécessite ainsi une bonne gestion du temps et de son organisation, pour éviter l’épuisement et maintenir un équilibre sain entre les différentes activités. De plus, les aspects légaux et fiscaux peuvent être compliqués lorsque les travailleurs doivent gérer différents statuts professionnels ou entreprises indépendantes.
La polyactivité représente un modèle intéressant dans un monde du travail en mutation constante. Si l’agriculture est aujourd’hui un terrain privilégié d’expérimentation, on peut également imaginer de nombreuses autres combinaisons pour contribuer aux activités essentielles de la société ! Alors, cela vous tente ?
V.P.
