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Vers une évolution de la relation entre nature et ville

Les villes ont aujourd’hui totalement maîtrisé la nature grâce aux nombreux progrès techniques. Chaque élément urbain est strictement conçu pour un lieu avec un rôle précis auquel il ne peut déroger.  Cependant, les enjeux climatiques du XXIème siècle exigent le changement et incitent l’Homme à se reconnecter à la nature. C’est pourquoi les villes entament progressivement une transition vers des forêts urbaines.  

L’héritage de nature dans les villes : le parc urbain 

Le parc urbain caractérisé par une nature aménagée apparaît au XIXème siècle.  S’opposant au jardin régulier à la française, l’époque se tourne vers une vision plus pittoresque des espaces verts avec le parc paysager. Ce nouvel aménagement n’en reste pas moins une composition soignée d’une multitude de scènes harmonieusement agencées par un architecte-paysagiste. Le parc urbain est considéré nécessaire pour l’établissement d’un équilibre de vie dans la ville moderne. Présent dans les grandes villes occidentales, cet héritage esthétique est ancré dans les normes sociales et apprécié par sa forte cohérence d’aménagement.  

Parc urban
Jardin à la française

Pourquoi sommes-nous en quête de Nature sauvage ?  

La nature sauvage, peu anthropisée a un statut particulier pour l’Homme. Ces espaces naturels raréfiés symbolisent une forme de paradis perdu. Incitant à la contemplation, ils sont très appréciés parce qu’ils permettent un retour à l’essentiel par la confrontation aux éléments naturels non maitrisables : prendre conscience de sa place dans le monde, avec humilité. Sa propre existence n’est pas supérieure mais dans et avec la nature. Dans le cadre de la transition de la ville vers une forêt urbaine, les espaces verts urbains deviennent plus sauvages grâce à la gestion durable (gestion différenciée, « démarche ZAN »). Ils rappellent cette précieuse nature. Les usagers voulant s’évader de la ville, sont plongés dans une immersion de nature en ville où l’ordre urbain est moins présent. Le rapprochement avec la nature est vécu plus intensément. 

Nature sauvage
Nature en gestion durable

Comment faire évoluer la perception de la nature en ville ?  

Les usagers sont habitués à une esthétique ordonnée des espaces verts urbains où « un arbre doit avoir un tronc d’une certaine envergure. […] Une fleur doit avant tout avoir des pétales colorés et visibles. » (Citation extraite du livre Urbanisme et biodiversité : vers un paysage vivant et structurant le projet urbain de Clergeau et Peskine).
Ainsi les aménagements moins ordonnés de la gestion durable suscitent des réactions variées des usagers entre approbation et rejet. Certains ne comprennent pas les raisons de cette gestion durable. Une approche pédagogique auprès des usagers, une réflexion sur les usages et leurs espaces associés et une mise en place progressive de l’ensemble des pratiques de la gestion durable peuvent être des éléments clés pour une évolution positive de la perception de la nature dans la ville durable.  

Repenser et repanser le rapport entre la nature et la ville 

La ville durable est un véritable changement de paradigme. Celui-ci oblige à repenser et à

« repanser le rapport entre la Nature et la Ville »

(Citation extraite de l’article Nature in the city ; the unlikely biodiversity de Géographie, economie, societe 13).

La transition est enclenchée depuis quelques années. C’est un travail de longue haleine mais présentant déjà des résultats encourageants en termes de gestion durable. Les réglementations et la prise de conscience de l’urgence écologique font évoluer les usages et les visions des citadins vis-à-vis de la nature en ville. Ce n’est pas une utopie :

« il y a la démonstration que cette nature dans la ville est possible. C’est nous qui peut-être imaginons qu’elle est un peu difficile, qu’elle pose des problèmes mais je ne le crois pas. Je crois qu’il faut lui laisser juste un peu de liberté. »

( Citation extraite de Gilles Clément dans le livre Urbanisme et biodiversité : vers un paysage vivant et structurant le projet urbain de Clergeau et Peskine) 

L.R.