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La gestion différenciée des espaces verts

Depuis des siècles, la faune et la flore citadines ont été maitrisées et contenues par les actions humaines et l’artificialisation des villes. Le contexte actuel de crise climatique, énergétique et écosystémique nous amène à questionner notre façon de concevoir la ville et les espaces naturels urbains. La gestion différenciée apparait alors comme un élément de réponse : un mode de gestion durable et vertueux pour aménager la ville de demain. 

Qu’est-ce que la gestion différenciée ? 

Le concept a émergé dans les années 90 et s’inscrit dans les principes de développement durable en tant que levier d’aménagement vertueux et évolutif. Il s’agit d’une approche raisonnée et écologique de gestion des espaces verts. Ce mode de gestion joue sur le type et l’intensité des soins apportés aux différents espaces verts, il permet d’adapter les interventions en fonction des usages, des fréquentations et des types d’espaces : faire ou ne rien faire, au bon endroit, au bon moment. 

Entretenir autant que nécessaire, mais aussi peu que possible

Fauchage tardif pour prendre en compte le cycle de vie des espèces, valorisation des déchets de tonte ou feuilles mortes, création de noues végétalisées ou implication des citoyens dans l’agriculture urbaine sont autant d’éléments de gestion alternative qui peuvent faire partie d’un plan de gestion différenciée. 

Pourquoi mettre en place une gestion différenciée ? 

La gestion différenciée vise à améliorer la qualité des paysages en prenant en compte les espèces locales. Ainsi, cela amène à introduire de la nature « sauvage » en ville sur un principe de « laisser vivre» la végétation, ce qui permet biodiversité plus riche, diversifiée, plus résistante à l’environnement urbain rude. 

Les intérêts de ce mode de gestion sont nombreux : écologiques et paysagers mais aussi pédagogiques et économiques. La gestion différenciée permet un équilibre entre sensibilisation du grand public à l’environnement, développement de la biodiversité et optimisation des moyens humains et des coûts. Evidemment, ne rien faire ne coûte pas cher, faire peu coûte peu cher, et faire faire peut coûter peu cher ! Par exemple, l’éco-pâturage peut être une piste de solution alternative de la tonte de pelouses.

Comment mettre en place la gestion différenciée ? 

Des stratégies peuvent être définies sur la façon d’appliquer la gestion différenciée à différents types d’espaces urbains. A grande échelle, une commune peut mettre en place un plan de gestion différenciée, qui débutera par une étape de recensement des espaces verts du territoire, puis définira un mode de gestion approprié pour chaque espace vert identifié : en fonction de son type, sa composition, sa localisation, sa surface. Les efforts sont ainsi concentrés là où cela est nécessaire, et l’entretien des autres espaces est volontairement limité. 

Exemple d’un pays voisin : la végétation reprend ses droits à Athènes, il ne semble pas y avoir d’entretien de ces espaces.

S’inspirer de ce qui se fait ailleurs est aussi un excellent moyen de trouver des solutions pour chez soi. La documentation accessible autour des performances et des retours d’expérience de la gestion différenciée illustre la diversité des approches possibles, portées dans les collectivités de toute taille et dans des contextes territoriaux, climatiques et sociaux variés. Par exemple, à Strasbourg, le Plan Canopée prévoit que le mode de taille des arbres évolue progressivement vers une forme libre ou semi-libre, dès lors que cela est possible. 

Des projets urbains résilients

Adapter la ville et nos pratiques aux changements à venir est un enjeu majeur de la gestion différenciée. Dans un contexte réglementaire favorable, elle nous donne l’opportunité, par une approche transversale, de repenser la conception des espaces naturels et leurs usages. Ainsi, cette approche durable de gestion permet de créer des projets urbains résilients pour la ville de demain, afin de « transformer les relations que les villes entretiennent avec le vivant (…) de passer d’une logique d’imitation, voire de prédation, à une logique de régénération ». (Citation extraite de l’article « Quel modèle pour une ville vraiment vivante ? »

L.G.