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Les 5 commandements des ateliers participatifs, inspirés par les enfants

Les 5 commandements des ateliers participatifs, inspirés par les enfants

En tant qu’architecte ayant animé de nombreux ateliers de concertation du jeune public, j’ai toujours trouvé cette pratique très enrichissante, aussi bien sur le plan personnel que professionnel. En effet, j’ai pu constater au fil de mon expérience que les enfants sont un excellent indicateur pour savoir si une intervention est réussie.  

J’aime voir un atelier comme une recette composée d’un équilibre entre plusieurs ingrédients : si l’un de ces ingrédients manque ou, au contraire, est en excès, la spontanéité et la franchise des enfants le fera immédiatement ressentir (de manière plus ou moins diplomate selon les personnalités, mais cela fait aussi partie du jeu, n’est-ce pas ?).

La recette pour des ateliers équilibrés, inspirée par les enfants

C’est pourquoi je vous propose de nous pencher sur la question et de dresser une petite liste (non exhaustive) de commandements permettant d’enrichir tous types d’ateliers participatifs… Inspirés par les enfants ! 

Retrouvez juste ici notre article sur la concertation avec les enfants.

Ludique, ton atelier sera

Nous ne le dirons jamais assez : amener un sujet par le jeu est stimulant pour tous les âges ! On peut avoir tendance à rattacher ce besoin aux enfants car ils l’expriment davantage. Mais, ce n’est pas parce que nous ne le montrons pas que cela ne n’a pas d’impact sur nous, adultes : il n’y a qu’à voir comment les longues réunions ou conférences peuvent vite avoir tendance à nous perdre.
Un jeu implique de la manipulation, de la projection personnelle et donc, logiquement, plus d’implication. De quoi maintenir l’attention et l’intérêt des participant.e.s en éveil ! 

L’imaginaire, tu nourriras

En début d’animation ou en début de cycle, en fonction du nombre de séances prévues, il est essentiel de commencer par ouvrir le champ des possibles. C’est la fameuse phase d’ébullition par laquelle nous passons tous aux prémices d’un projet.
Seulement, nous pouvons parfois nous retrouver face à un effet contradictoire . Alors que cette phase est censée libérer la parole, le fait de ne partir de rien suscite la paralysie des participants. Les enfants, notamment, peuvent avoir du mal à se projeter sur un concept trop abstrait. C’est pourquoi il est intéressant de prévoir de quoi alimenter l’imaginaire : photos de références, illustrations, vidéos, visites, etc. Les possibilités sont diverses et à choisir en fonction du projet ! 

Les pieds sur Terre, tu garderas

Si l’ouverture du champ des possibles est essentielle, à un moment, il faudra aussi revenir à la réalité du projet. Une transition qui, si elle est trop rude, peut générer des frustrations et des découragements chez les enfants… Mais aussi chez les adultes. Pour gérer au mieux ce moment charnière, la clé est la pédagogie : une objection expliquée sera toujours mieux reçue. Si l’on arrive à l’agrémenter d’une petite dose de challenge (par exemple, en mettant un petit groupe au défi de trouver ensemble une solution pour y remédier), c’est encore mieux ! 

Des exemples, tu donneras

Un point plus spécifique, mais que l’on a parfois tendance à négliger.
Lorsque nos idées sont claires, nous pouvons oublier qu’elles ne le sont pas tout autant pour les participant.e.s en face de nous.

Avec les enfants, le décalage se fait vite ressentir lorsque l’on aborde des concepts trop abstraits ou éloignés de ce qu’ils connaissent. D’où, l’importance de toujours rattacher un concept à des exemples touchant à leur propre réalité. Pour creuser dans le sens de la pédagogie active, il est également intéressant de leur proposer d’en trouver eux-mêmes. Usez et abusez des exemples : un conseil qui s’applique à tous les âges, pour peu que nos réalités et nos visions soient différentes (ce qui est, somme toute, souvent le cas). 

Les rythmes du groupe, tu suivras

Encore une fois, nous nous retrouvons face à une dualité : s’il est capital de prévoir une trame bien ficelée avec des objectifs concrets et de la communiquer aux participant.e.s, nous ne pouvons négliger la part d’aléas intrinsèques à tout processus collectif.

Chez les jeunes publics comme chez les adultes, la dynamique de groupe est cruciale : rien de pire qu’un groupe trop distrait, trop mou ou trop fatigué ! S’il est difficile d’anticiper à 100% cette part d’aléas, on peut toutefois en limiter les impacts. Par exemple, en prévoyant des petites pauses pour s’aérer l’esprit (libres ou animées par des petites activités collectives, à voir selon les besoins), ainsi que du temps bonus (une quinzaine de minutes peuvent suffire) qui pourra être allouée à l’activité le nécessitant. 

Pour clore cette liste, je dirais que nous avons tous un enfant qui sommeille en nous et ne demande qu’à s’exprimer. Alors pourquoi séparer ces deux mondes pourtant si proches ? Ecoutons, observons, et inspirons-nous de ce que les plus jeunes ont à nous offrir pour continuer à apprendre 

J.R.