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Les usages de l’eau potable

Les ressources en eau sont de plus en plus un enjeu dans les projets d’aménagement et de bâtiment. Au-delà des économies d’eau que nous sommes tous encouragés à réaliser, nous vous proposons une prise de recul sur l’ensemble du cycle et des pistes pour préserver les ressources en eau potable.

Pour mieux comprendre

Un peu de vocabulaire

Une mise au point de vocabulaire s’impose avant d’aller plus loin, pour distinguer les différents noms donnés à l’eau au cours de son cycle.

  • Eau de pluie : c’est l’eau qui tombe du ciel
  • Eau pluviale : ce sont les eaux de pluie qui ruissellent sur le sol et se chargent en polluants ou impuretés
  • Eau grise : ce sont les eaux ménagères domestiques faiblement polluées qui sont évacuées des douches, baignoires, lavabos, lave-linges…
  • Eaux vannes : ce sont les eaux plus fortement chargées en polluants issues des toilettes
  • Eaux usées : ce sont le cumul des eaux grises et vannes. Parfois les eaux pluviales viennent s’y ajouter également.

Le cycle de vie de l’eau

L’eau suit un cycle de vie lié à son utilisation par l’Homme.

  • L’eau est captée et contrôlée, traitée si besoin, puis transportée via les réseaux jusqu’aux points d’utilisation. C’est l’eau potable que l’on retrouve aux robinets.
  • L’eau est utilisée puis évacuée et stockée. L’eau potable devient eau usée à cette étape.
  • L’eau est ensuite traitée, soit de façon individuelle, soit de façon collective. Ce sont les eaux usées traitées.
  • Puis finalement l’eau est rendue à la nature.
  • Et le cycle recommence…

Dans ce principe, l’eau est utilisée une unique fois avant d’être traitée puis rejetée au milieu naturel. Pour avoir un usage plus vertueux de la ressource en eaux potables, plusieurs pistes sont à mettre en œuvre.

Usages vertueux de l’eau potable

Limiter ses besoins

La première, tout simplement, consiste à limiter ses besoins en eau potable. Moins d’eau utilisée, c’est moins d’eau captée et/ou traitée.

Dans cette logique, il est conseillé par exemple de planter des espèces végétales adaptées au climat qui ont de faibles besoins en arrosage, de prendre une douche à la place d’un bain….

Remplacer l’eau potable

Interrogeons-nous pour aller plus loin sur les usages qui pourraient s’en passer, et donc remplacer l’eau potable par une « autre eau ». Arroser ses plantes, laver la voiture ou la terrasse, laver le linge, tirer la chasse d’eau, éteindre un feu… tout cela pourrait se faire avec une eau, certes suffisamment propre, mais pas nécessairement potable. Le code de l’environnement l’encourage déjà en imposant que l’eau potable soit réservée en priorité à la consommation humaine.

L’eau de pluie

Il est ainsi facilement envisageable d’utiliser l’eau de pluie pour de nombreux usages. La réglementation sur les réseaux d’eau dans les bâtiments est stricte : il est nécessaire de créer un réseau complètement isolé si l’on souhaite utiliser l’eau de pluie afin de ne pas prendre le risque de polluer l’eau potable.

Concrètement, cela signifie avoir un réseau d’eau supplémentaire, alimenté par un point de stockage en eau de pluie. Nous vous invitons à vous référer à l’arrêté du 21 août 2008 pour en savoir plus sur les modalités réglementaires.

L’eau de pluie est ainsi une ressource précieuse, qu’il ne faut plus rejeter dans le réseau des eaux usées au risque de le saturer et de provoquer des inondations. C’est d’ailleurs pour cette raison que, réglementairement, les eaux pluviales doivent aujourd’hui être traitées directement sur la parcelle de chaque bâtiment par un système de stockage et de réutilisation (qui permet des économies d’eau potable) ou d’infiltration directement dans le sol (qui permet à l’eau de rejoindre les nappes). Cette infiltration impose des revêtements de sol perméables autant que possible sur le terrain pour laisser l’eau rejoindre la terre.

Utiliser les eaux grises

Et pourquoi ne pas aller encore plus loin ? L’eau grise, celle qui n’est que faiblement polluée, pourrait elle aussi devenir une ressource !

Les eaux grises brutes ne peuvent pas forcément être réutilisées telles quelles mais, après un léger traitement, elles pourraient devenir une ressource équivalente à l’eau de pluie pour certains usages comme l’arrosage des espaces verts, l’alimentation des chasses d’eau ou le nettoyage en extérieur par exemple.

Il faut quand même assurer quelques précautions pour limiter tout risque de pollution ou de transmission de bactéries en fonction de ce qui est jeté dans l’eau (médicament ? produits chimiques type désinfectant ?). Cette eau ne serait pas propre aux usages en lien avec la nourriture, arroser un potager par exemple, ou à sa vaporisation (utilisation en nettoyeur à haute pression).

Des textes réglementaires encadrant les consommations d’eau potable dans les bâtiments devraient voir le jour à l’avenir afin de préserver au mieux cette ressource précieuse. Et des recherches et expérimentations viendront préciser encore plus les modalités et solutions alternatives à l’utilisation des eaux dans le bâtiment. Encourageons une utilisation maitrisée et multiple de l’eau potable à chaque étape de son cycle pour rentabiliser au mieux tout le processus ! Et si on l’inscrivait ensemble dans votre prochain programme de bâtiment ?

C.D.