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Florès à bicyclette

Que ce soit en Bretagne (de Saint-Malo à Morlaix, ou du Mont Saint-Michel à Nantes), dans le Vercors ou en Bourgogne (le long du canal de Bourgogne), cet été, les camarades de Florès ont sillonné les routes de France à vélo ! Petit retour d’expérience du cyclotourisme en France.

Cet été, la crise sanitaire a remis en questions nos manières de voyager. Confinement, frontières fermées, port du masque dans les transports : organiser ses vacances n’a pas été chose aisée ! Cela a été l’occasion pour nombre d’entre nous de redécouvrir le territoire français en prenant la voiture, le train… ou le vélo !

En effet, depuis le déconfinement, les ventes de vélo ont connu un bond monumental. Ce mode de transport attire, par sa facilité d’accès, son impact carbone moindre, et sa capacité à maintenir les distances sociales en ces temps d’épidémie. Sans rappeler que la baisse de pollution due au confinement avait dû épargner plus de vies que le COVID-19… Faire attention à sa santé, c’est donc aussi limiter ses émissions de CO2 !

Pourquoi être partis à vélo ?

Si nous avons été plusieurs à avoir pris cette décision, les raisons ont été variées.

La première des raisons données est l’aspect écologique de ce transport : pour avancer à vélo, notre propre énergie suffit !

Pour Léa, c’était pour la facilité d’organisation. « Pour avoir la liberté du vélo, ne rien avoir à planifier. Aussi pour accéder à des endroits où on ne pourrait pas aller en voiture. »

Pour Charlotte, le choix était avant tout économique. « Je n’ai pas de voiture, mais j’ai un vélo ! J’ai pris un abonnement TER à 29 € pour le mois et ça a été l’intégralité de mon budget déplacement. »

Pour Lucile, c’était une autre manière de voyager, qui permettait en ces temps de pandémie de s’éloigner des zones denses, des voitures et de la pollution.

Léa sillonnant les routes de Bourgogne
Charlotte et son vélo dans le Vercors
Lucile, à vélo sur les routes de Bretagne

Voyager autrement

Voyager à vélo est un moyen de découvrir les paysages d’une manière différente. « La vitesse du vélo permet d’apprécier le paysage tout en le voyant défiler rapidement… On est assez rapidement dans un autre univers. »

En voyageant à vélo, on se rend rapidement compte qu’il n’est pas nécessaire de partir loin pour être dépaysé. Le dépaysement ressenti dépend à la fois d’où l’on se trouve, mais également de l’activité que l’on fait, de la vitesse à laquelle on se déplace, des gens que l’on rencontre, etc. Partir à vélo permet aussi de profiter autant du voyage que de la destination. D’ailleurs, pour la plupart d’entre nous, la décision de partir à vélo s’est faite bien avant le choix de la destination, « l’objectif n’est pas forcément d’arriver quelque part, mais de découvrir le territoire tout au long du voyage ».

L’aspect presque méditatif du voyage est aussi mis en avant. « Pédaler permet à la fois de discuter avec ses compagnons de voyage mais c’est aussi un moyen pour moi de faire une activité physique, de m’aérer l’esprit, d’être dans mes pensées, de réfléchir à plein de sujets, de me retrouver avec moi-même. »

Voyager à vélo, c’est aussi profiter de paysages incroyables, comme ici en Bretagne

Quelles sont les plus grosses difficultés rencontrées lors de la préparation du voyage ?

Louer ou acheter son vélo ?

Une fois la destination choisie, il a fallu faire un choix : louer un vélo sur place, ou partir avec son vélo personnel. Vu le contexte de la crise sanitaire, les agences de location de vélo ont été prises d’assaut, il a donc été difficile de louer des vélos aux endroits touristiques. De plus, il est souvent très cher voire impossible de louer un vélo à un endroit puis de le déposer à un autre, ce qui rend l’organisation du voyage d’autant plus complexe. Mais inversement, pour ceux partant de grandes villes, il était difficile de transporter son vélo personnel jusqu’au départ du voyage (transport en voiture, en TGV).

Le choix a donc varié selon les contraintes de chacun ! « J’ai emmené mon vélo, mais j’ai regretté de ne pas avoir plus anticipé l’organisation de mon voyage… Quand j’ai voulu faire réviser mon vélo, je n’ai trouvé aucune disponibilité, du coup je me suis tournée vers un atelier en auto-révision. Pareil pour équiper mon vélo, il n’y avait plus rien dans les magasins… Au final j’ai dû annuler mon week-end avant de partir en vacances pour m’occuper de mon vélo ! ».

Donc partir à vélo, ça se prépare. Mais c’est à nuancer, « quand on a déjà voyagé à vélo, l’organisation va beaucoup plus vite les fois suivantes. »

Choisir son itinéraire

Ensuite, il a fallu choisir son itinéraire. Pour ça, les solutions ne manquaient pas. Le territoire français regorge de circuits vélos, voies vertes, véloroutes et autres circuits balisés.

Le plus dur a été de trouver comment se rendre sur place : « pour aller en Bretagne depuis Lyon, j’ai dû enchainer les TER, ça a été très long et stressant, mais j’y suis arrivé ! ».

Transporter son vélo dans le train

De manière unanime, transporter son vélo dans le train n’a pas été qu’une partie de plaisir.

Avoir suffisamment de place pour les vélos dans le TER pouvait être assez stressant, surtout lorsqu’on voyageait à plusieurs. « Les emplacements pour vélo sont rares dans les TER et ils sont mal indiqués. Une fois sur le quai, on ne sait pas où se positionner pour être au niveau des wagons avec emplacements pour vélo, ce qui n’est pas pratique car pour l’embarquement il faut se dépêcher de monter dans le train. »

Certains ont expérimenté le fait de ne pas pouvoir monter dans un train car trop de vélos étaient déjà à bord. « C’est super de pouvoir mettre les vélos dans les TER, mais vu qu’on ne peut pas réserver un emplacement, on ne sait jamais si on va pouvoir monter avec notre vélo, ce qui est vraiment stressant quand l’organisation du voyage en dépend. »

A quand une réservation des emplacements vélos pour voyager plus sereinement ?

Quand les emplacements vélos se font rares ou ne sont pas indiqués, les cyclistes s’adaptent !

Les circuits vélos

Une fois arrivés sur place, les circuits vélos ont été appréciés. « Les pistes cyclables étaient très bien indiquées sur quasiment tout le trajet, c’était très agréable. » Les itinéraires vélos permettent d’éviter les grosses routes, et de profiter des pistes cyclables disponibles. « Il fallait tout de même se méfier, les itinéraires vélos font des fois faire d’énormes détours pour éviter une départementale. A la fin de la journée, ça se ressent dans les jambes ! »

Voyager nous a permis de découvrir d’autres régions et de rencontrer du monde, tout en appréciant la réelle bienveillance entre cyclistes !

Améliorer le quotidien des cyclistes

Si les circuits vélos sont plutôt bien pensés et indiqués, certains équipements manquent encore pour réellement promouvoir le cyclotourisme en France : « Aux endroits très touristiques, on trouvait souvent un grand parking mais assez peu de racks à vélos. »

La difficulté principale quand on voyage avec un vélo chargé, c’est de pouvoir s’arrêter. « Aux départs de randos, il n’y a pas de casiers pour poser nos affaires qui sont sur le vélo, on devait donc faire le choix de toute laisser au risque de se faire voler des choses, ou de ne pas s’arrêter, ce qui est dommage car certains points de vue ne sont accessibles qu’à pieds… ».

Dans les zones très fréquentées à vélo, une solution pourrait notamment être de mettre en place des box à vélo verrouillables par cadenas, rendant possible la sécurisation du vélo sans retirer son chargement. « Certaines régions mériteraient de développer ce type d’équipements, assez peu coûteux, mais permettant de réellement développer cette forme de tourisme ! »

A certains endroits touristiques, les stationnements vélos se font rares…
Exemple de box à vélos implantées devant certaines gares TER

Au final, c’est donc une mission réussie pour les voyageurs floressiens. Les plus novices pensent à repartir l’an prochain (moyennant un meilleur équipement, et un vélo adapté), tandis que les plus aguerris compte bien continuer sur leur lancée. « Même si ça a été assez fatigant, je me suis sentie super en forme en rentrant ! ». Certains vont même jusqu’à dire qu’une fois qu’on s’est lancé, c’est dur de s’arrêter.

L.J.