Tondre ou faucher ? On ne se pose jamais la question… et pourtant !
Vous aimez les sauterelles et les coccinelles mais, régulièrement, vous tondez votre pelouse. Avez-vous réfléchi aux conséquences sur toutes les petites bêtes qui peuplent votre jardin ?
Vous n’avez pas le choix, me répondrez-vous… C’est ce que nous croyons bien trop souvent. En réalité, si ! Au lieu de tondre, vous pouvez faucher. C’est-à-dire couper l’herbe au pied, et ne pas la broyer avec ses habitants.
Savez-vous qu’une simple fauche mécanique laisse échapper plus de 70% des insectes présents ?
Mise au compost, l’herbe composte mieux que les déchets de tonte qui moisissent, faute d’air, et qui sont ainsi moins profitables au compost. Séchée ou non, l’herbe fait un paillage du tonnerre pour vos plantations : elle limite l’évaporation, attire les vers de terre et isole des chaleurs excessives !
La fauche, comment ça marche ?
Tout ça, c’est bien beau, mais concrètement comment faucher ?
- Si, comme moi, vous avez des grandes surfaces à faucher, disons plus de 100 m² pour les débutants, vous pouvez opter pour la fauche mécanique et vous doter d’une motofaucheuse. Ayez soin de régler les lames en position haute pour ne pas blesser les petites bêtes qui ne se seraient pas sauvées… L’entrée de gamme est à moins de 600 €, et ces machines sont très suffisantes pour des particuliers !
- Si vous avez de petites surfaces, et c’est le cas de la majorité d’entre nous, vous pouvez opter pour la faux, c’est économique, il n’y a pas mieux en termes de quotient environnemental et contrairement à ce que l’on pense, c’est assez simple à utiliser (j’ai testé !). Le plus dur est d’apprendre à l’aiguiser. Mais des tutos et des formations existent !
Après avoir fauché, on peut râteler tout de suite ou laisser sécher en place un à trois jours.
La fauche tardive : habitez une prairie !
Un dernier conseil, si vous voulez préserver la biodiversité, avoir plus de fleurs sauvages et moins de graminées, alors ne fauchez régulièrement que les parties que vous utilisez réellement et dessinez ainsi des chemins et clairières.
Les autres parties peuvent n’être fauchées qu’une fois par an, en août ou septembre. Ça s’appelle une fauche tardive et c’est très bon aussi pour les abeilles, les grenouilles, les orvets, les hérissons et tous leurs amis…
Les espèces florales arrivent seules, en deux ou trois ans, mais vous pouvez accélérer le processus en les semant à la volée, en tout début de printemps et sans préparation du sol – cette technique s’appelle semi sous couvert – avec des mélanges de graines « prairie fleurie » ou « jachère fleurie » et en choisissant des variétés locales, voire anciennes afin que l’écosystème s’y retrouve. Vous trouverez facilement ce type de mélanges en tapant les mots clefs « prairie mélange mellifère ancienne médiéval fleur ».
Vous verrez que votre jardin n’en sera que plus beau, avec des fleurs, des clairières et des chemins dessinés avec amour dans l’herbe.
Faucher : une alternative simple, économique, écolo et surtout efficace !
Dans la plupart des cas, donc, on peut s’en sortir facilement avec une faux, une fourche et un râteau, le tout est moins cher et moins bruyant qu’une tondeuse. Certes, les premières fois, vous commettrez quelques irrégularités mais quel plaisir d’acquérir le coup de main et de se voir progresser !
Vous serez rapidement au point, c’est promis !
Je m’y suis mis il y a seulement deux ans, mais lorsque je n’ai que quelques mètres carrés à faucher, je ne me donne même plus la peine de sortir ma motofaucheuse : la faux va plus vite !
O.T.