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Un collège du turfu pour les nouvelles générations

Alors que le brevet des collèges approche à grands pas, Florès propose un focus sur la place du collège de demain… En route vers le turfu !

Le collège d’aujourd’hui, comme celui d’hier, impose un parcours très cadré aux élèves, qui oscillent entre salles de classe, cour, vie scolaire, réfectoire, CDI… La conception des bâtiments d’enseignement secondaire s’appuie, encore aujourd’hui, sur une position frontale de l’enseignant face à sa classe et un mono-usage des espaces. À chaque espace son usage et sa temporalité. La cour (par ailleurs souvent réduite à un simple espace bitumé) ne sert ainsi que pour les récréations, le réfectoire pour manger, le hall pour atteindre les différentes salles, les couloirs pour passer d’une classe à l’autre… Bref, telle est une description du collège que nous pourrions tous faire, quelle que soit notre génération.

Mais de quoi rêvent les élèves aujourd’hui ?

Si nous avons du mal à nous détacher de l’image du collège tel que nous l’avons toujours connu, les nouvelles générations rêvent, elles, d’autre chose : de wifi partout dans le collège, de prises pour brancher les téléphones, d’espaces où se reposer, de pouvoir manger en extérieur, de lieux et de moments avec plus d’autonomie, d’accéder plus librement au CDI tout au long de la journée, de pouvoir se retrouver le matin autour d’un chocolat chaud avec tous les élèves et le personnel du collège…

En somme, plus d’autonomie et de flexibilité dans les espaces et les usages mais également vivre avec son temps et ses avancées technologiques !

Ça commence à bouger…

La construction des établissements scolaires est encadrée par des référentiels, propres à chaque département, qui donnent le ton et conditionnent les degrés d’innovations pédagogique, technique et architecturale.

Aujourd’hui, force est de constater que les référentiels actuels peinent à mettre en application cette innovation, et que bien souvent, le seul « chamboulement » du collège de demain se résume au redimensionnement des salles de classes.

Toutefois, depuis quelques temps, les réflexions autour du collège de demain se multiplient et à chaque département, comme celui de la Drôme, d’être à l’initiative de journées d’échanges et de débat autour de cette question. Les choses commencent à bouger, une porte s’entrouvre vers le collège du turfu, à nous de saisir cette occasion et de nous y engouffrer !

En avant, toute !

Un seul mot d’ordre : aller de l’avant ! En finir avec cette conception du collège qui empêche les pédagogies d’évoluer et les nouvelles générations d’apprendre (et de vivre) avec leur temps.

Mais alors, comment faire pour s’affranchir de l’idée du collège qu’on a toujours connue ?

Place à l’imagination (et un petit coup d’œil chez les pays nordiques) : feu la salle de classe frontale, haro sur les halls vides, adieu les CDI désertés, fini la cour bitumée sans intérêt pédagogique… Le collège tout entier doit devenir un lieu d’apprentissage, de rencontres, de sociabilisation, et ces fonctions ne doivent plus être cantonnées aux simples salles de cours.

Il faut permettre la polyvalence des espaces pour une plus grande flexibilité des usages et une meilleure autonomie des élèves.

Et plus concrètement ?

Certains établissements ont mis en place des salles de cours modulables, s’adaptant aux nouvelles technologies et permettant de rompre avec le travail frontal de l’enseignant. C’est le cas notamment de l’École pour L’avenir.

Ces dispositifs permettent de mettre en place une pédagogie différenciée et de favoriser le travail en groupe.

Et en dehors des salles de classes ?

Pourquoi ne pas organiser le collège par zones calmes (CDI, salles de travail en petits groupes, espace de détente…) et animées (foyer des élèves, baby-foot, réfectoire…) articulées par un hall d’entrée vivant et convivial ? Le CDI pourrait être ouvert et s’étendre sur le hall avec la consultation de périodiques en libre service, des espaces de détente pourraient y être aménagés, les circulations pourraient être investies pour du travail informel ou des temps de travail en autonomie hors les murs…

Au stade de programmation, il faut s’autoriser l’innovation dans la façon de concevoir les bâtiments d’enseignement de demain. S’il n’est pas question de tout révolutionner d’une traite, la polyvalence des espaces et des usages en est une première étape. A l’image de l’école Vittra Telefonplan en Suède, peut-être que le collège du turfu sera un collège sans murs ni espaces dédiés ?

N.B.