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Le parcours de soins psychiatrique : un service pluriel

La programmation en service psychiatrique nécessite une connaissance fine du fonctionnement des différents services et de la façon dont ils s’articulent entre eux. Fort de son expérience, Florès décrypte pour vous l’organisation du parcours de soin en psychiatrie. Dans quelques lignes, les différentes structures psychiatriques n’auront plus aucun secret pour vous !

À partir des années 1960, la prise en charge psychiatrique a été réorganisée et réadaptée en fonction des besoins des patients. Dès lors, la notion de sectorisation des soins a vu le jour. Chaque secteur correspond désormais à un bassin de population de plus de 70 000 habitants et les patients peuvent ainsi bénéficier d’une offre de soins complète et de proximité.

Depuis la prévention jusqu’à la réinsertion en passant par l’hospitalisation, chaque patient suit un parcours de soins adapté à sa situation. Afin de garantir cette continuité de prise en charge, une attention particulière doit être portée à l’individu, à ses choix ainsi qu’à la bonne coordination de l’ensemble des acteurs.

L’organisation du parcours

Le parcours de soins psychiatriques passe par différents services adaptés à la situation des patients. Le Centre médico-psychologique (CMP) doit constituer la porte d’entrée du patient pour le soin en psychiatrie. Cette structure a pour vocation de coordonner les actions de prévention, de diagnostic et de soin.

Ce parcours de soins peut être subdivisé en deux catégories :

  • Les structures de soin ;
  • Les structures de réinsertion et de sensibilisation.

Les structures de soin

Les structures de soin en psychiatrie s’inscrivent dans le parcours de soins évoqué précédemment et s’adaptent à chacun des stades traversés par le patient dans le but d’aboutir à sa réinsertion :

  • unités d’hospitalisation : dans un premier temps, l’hospitalisation de jour (HDJ) permet d’accueillir les patients sur des journées entières. Ils participent à des médiations et activités sur le temps d’accueil et rentrent chez eux à la fin de la journée. Lorsque l’hospitalisation de jour n’est pas adaptée à l’état du patient, il peut être admis en Hospitalisation complète (HC), qui s’organise de façon similaire à l’HDJ en prolongeant l’accueil des patients la nuit ;
  • L’Hospitalisation à domicile (HAD) s’inscrit dans le cadre de la post-urgence et met en place des soins biquotidiens pour les patients dont une hospitalisation hors de leur domicile serait préjudiciable ;
  • Le Centre d’activités thérapeutiques à temps partiel (CATTP) accueille les patients sur des temps d’activités d’une demi-journée. Cette prise en charge, plus légère que l’hospitalisation de jour, favorise les approches relationnelles et l’autonomie des patients ;
  • Accueil familial thérapeutique (AFT) est une alternative à l’hospitalisation à temps complet. C’est une étape transitoire en vue de la réadaptation et de l’acquisition d’autonomie nécessaire à la réinsertion des patients ;
  • Les centres post-cure permettent d’accueillir des personnes souffrant d’addictions ou de troubles psychologiques. C’est une étape de transition entre l’hospitalisation et le retour au domicile.

Les structures de réinsertion et de sensibilisation

  • Les appartements thérapeutiques sont directement rattachés à un hôpital et permettent de favoriser la réadaptation et la réinsertion dans le milieu social. Les patients disposent de chambres individuelles et partagent les lieux de vie avec les autres usagers ;
  • Les appartements associatifs à visée thérapeutique sont des structures visant à assurer une autonomie presque complète aux patients, tout en continuant à y recevoir certains soins ;
  • La Maison des adolescents (MDA) est un lieu d’accueil, d’accompagnement et de soin des adolescents et/ou de leur famille. La MDA se veut ouverte sur la ville et sur le public extérieur afin de pouvoir mener des actions de sensibilisation tout en se dissociant des structures d’hospitalisation.

Au-delà du cadre hospitalier, un certain nombre de structures mettent en place une aide et un suivi à la réinsertion sociale, notamment par le travail. C’est le cas pour le Service d’accompagnement médico-social pour Adulte handicapé (SAMSAH), la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), le Service d’accompagnement à la vie sociale (SAVS) ou encore les services tutélaires.

psychiatrique

On vous avait dit qu’on allait tout vous expliquer !

Les enjeux du programmiste

L’enjeu du programmiste dans la réhabilitation ou la construction de bâtiments destinés à accueillir l’une de ces structures réside à la fois dans l’approche programmatique à l’échelle de chaque unité, mais aussi à l’échelle plus large du secteur psychiatrique dans sa globalité.

S’il n’existe pas un hôpital psychiatrique mais bien un panel de structures adaptées au parcours de soin des patients, chacune d’entre elles possède ses spécificités et son mode de fonctionnement propre. La connaissance du fonctionnement de chacun des services permet donc une compréhension plus fine des besoins.

Par ailleurs, la compréhension des différentes entités du secteur psychiatrique dans leurs différences et leur diversité permet d’avoir une approche globale quant à la gestion des flux patients (éviter le croisement entre l’hospitalisation adultes et adolescents par exemple), quant au rapprochement possible de différents services ou encore quant à la possibilité de mutualisation des espaces (vestiaires et salles de réunion par exemple).

La prise en charge psychiatrique ne se limite pas à l’hospitalisation et met en place un véritable service pluriel dans lequel les différentes structures se coordonnent pour s’adapter à l’évolution de chaque patient. Le programmiste doit avoir connaissance des subtilités de cette organisation afin de pouvoir développer le programme dans le respect des pratiques et usages de ces structures.

N.B.