Florès ...

Contenu non visible

Pour imprimer le contenu de cet article :

utilisez le bouton d'impression disponible sur la page

ou utilisez le raccourci CTRL + P

Chambres de réanimation : quelles particularités ?

La Fédération de la Réanimation a publié en 2011 un référentiel avec 300 recommandations concernant la « Structure et Organisation des Unités de Réanimation ». Elles concernent les principes fondamentaux, l’organisation de l’unité, la logistique, et bien entendu les chambres ! Quelles sont les contraintes structurantes pour ces lieux ?

La chambre de réanimation accueille des patients à risque, puisque leur pronostic vital est engagé.  La prise en charge doit donc être adaptée dans l’unité et dans la chambre du patient pour faciliter l’intervention du personnel médical à tout instant.

La chambre de réanimation : quelle différence par rapport à une chambre classique ?

Tout commence par une surveillance rapprochée :

  • d’abord une surveillance visuelle : l’intérieur des chambres doit être visible, à travers une paroi partiellement vitrée, depuis le Poste central de surveillance situé à proximité immédiate, mais l’intimité du patient doit rester possible ;
  • ensuite une surveillance des constantes vitales, grâce à un monitorage cardiovasculaire et respiratoire avec report au PC de surveillance.

Ensuite, il s’agit de faciliter l’intervention du personnel dans la chambre autour du patient. Pour cela, il est nécessaire d’avoir :

  • une surface correctement dimensionnée, a minima 25 m², même si c’est parfois difficile en restructuration ;
  • une géométrie carrée pour faciliter l’accès autour du lit ;
  • une ouverture automatique des portes d’accès suffisamment large pour le passage d’un lit et de ses accessoires ;
  • un point d’eau pour assurer les soins d’hygiène du patient ;
  • des réseaux adaptés aux différents soins que le patient pourrait recevoir (fluides médicaux, fluides spécifiques…).

Enfin, le confort et le bien-être du patient participent à son rétablissement, il s’agit donc de ne pas les négliger !

  • le confort hygrothermique avec une température et une hygrométrie régulée (de 20 à 25°C – de 40 à 60 %) ;
  • le confort visuel avec une vue sur l’extérieur et un éclairage naturel ;
  • le confort acoustique avec des équipements peu bruyants (notamment la ventilation).

La chambre de réanimation : une zone à environnement maîtrisé !

Dans la norme française NF S90-351 concernant les zones à environnement maîtrisé des établissements de santé, la chambre de réanimation a une classe de risque 2 a minima. Les chambres de patients infectieux peuvent être à risque supérieur. Cette classe de risque n’est pas anodine puisqu’elle entraîne une ventilation spécifique avec des exigences sur le niveau de pression, les classes de propreté, la filtration, le renouvellement d’air, etc…

Des dispositions à prendre pour en faciliter l’entretien et la maintenance

L’entretien régulier des locaux d’une unité de réanimation nécessite certaines précautions sur la qualité des matériaux employés :

  • des revêtements de sol et muraux lisses, résistants au poinçonnement, avec des qualités acoustiques, des protections, et permettant un nettoyage adapté ;
  • des faux-plafonds lisses et étanches.

Par ailleurs, concernant la maintenance des équipements, les exigences sur la qualité de l’air dans les chambres de réanimation nécessitent la présence d’une centrale de traitement d’air spécifique. Les interventions sur ces aspects techniques doivent pouvoir se faire facilement, par exemple grâce à des trappes d’accès judicieusement positionnées.

Élaborer le programme technique détaillé d’un service de réanimation ne peut laisser place à l’improvisation ! Il faut prendre en compte les demandes des équipes soignantes, parfois contradictoires avec les besoins de confort et d’intimité du patient, mais aussi les impératifs réglementaires et normatifs, tout cela sans omettre les interventions ultérieures sur des locaux en activité. Et tout cela se complique lorsqu’on a affaire à un existant !

A.P.